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N° 03/30 | Y’en a qui collectionnent les timbres, le P4 collectionne les virus…

Certains virus, comme Ebola, sont très contagieux et mortels. Les conserver et les étudier nécessite des précautions bien particulières, uniquement possible à mettre en oeuvre dans des laboratoires de haute sécurité, dits P4 ou NSB4 (niveau de sécurité biologique 4).

Des virus particulièrement dangereux pour l’homme

Parmi les agents pathogènes, on compte des bactéries, des parasites, des virus et des champignons. Plus ils sont dangereux, plus le numéro servant à les classer est élevé, allant de P2 à P4. Ces derniers représentent une très importante menace pour l’homme. C’est le cas des fièvres hémorragiques Ebola, Lassa ou Congo-Crimée, ou des maladies infectieuses, comme la variole, soit, au total, une dizaine de virus. Impossible d’étudier des micro-organismes aussi redoutables sans d’importantes précautions garantissant qu’ils ne se répandront pas dans la population ! C’est le rôle des laboratoires P4, dont celui de Lyon, le plus grand en Europe et le seul qui, en France, n’appartienne pas à l’armée.

Faire avancer la recherche en toute sécurité

Financé par la Fondation Mérieux et inauguré en 1999, le Laboratoire P4 Jean Mérieux est depuis 2004 sous la responsabilité de l’Inserm. La construction d’un tel équipement, dont il existe moins d’une cinquantaine d’exemplaires dans le monde, suit des règles drastiques. Le bâtiment, blindé et antisismique, contient plusieurs enceintes étanches, dont les plus sécurisées sont sous pression négative. Là, évoluent des chercheurs triés sur le volet, à la combinaison sous pression positive et reliée au plafond par un tube torsadé qui leur délivre de l’air. Pour éviter tout risque lié à la fatigue ou la baisse de concentration, les rares personnes autorisées à pénétrer dans les lieux ne peuvent y travailler plus d’une demi-journée.

Une plateforme mondiale

Le P4 est une grande infrastructure de recherche qui accueille une dizaine de programmes scientifiques nationaux et internationaux, publics et privés. Il contribue ainsi à la surveillance épidémiologique mondiale, à l’étude des pathogènes et à la conception de traitements et vaccins. C’est au P4, par exemple, qu’en 2014, l’Institut Pasteur de Lyon a identifié la souche du virus Ebola, responsable de l’épidémie en Afrique de l’Ouest. Depuis 2015, une extension de 200 m² a permis de doubler la surface du laboratoire de haute sécurité. Il abrite désormais une zone dédiée aux bactéries pathogènes, comme la tuberculose.

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