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N° 27/30 | Quelle galère sous le parking !

En 2003, le chantier de construction du parking Saint-Georges, à Lyon, révèle 16 embarcations dont certaines vieilles de plus de 2 000 ans. Une découverte unique qui permet de mieux comprendre l’architecture des bateaux et l’activité fluviale. Repérer les trésors archéologiques avant que la ville ne les engloutisse Créé en 2002, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) réalise des fouilles dites préventives, en amont et durant les chantiers de travaux publics, pour étudier les traces de l’activité humaine passée. Une mission essentielle car, une fois les ouvrages réalisés, ces trésors sont perdus, enfouis pour d’autres très longues années ! En 2003, c’est sur le site du futur parking Saint-Georges, en bord de Saône, que les engins de chantier sont stoppés.

Des barges antiques datant du Ier au IIIe siècle

Six épaves antiques ont été mises à jour. Lugdunum, le nom que portait Lyon à l’époque gallo-romaine, fut fondée en l’an – 43 avant Jésus Christ. Moins de 20 ans plus tard, elle devient capitale des Gaules et se développe rapidement. Deux cent ans après, c’est l’une des plus importantes villes de Gaule, dénombrant entre 50 000 et 80 000 habitants. C’est de cette époque que datent les embarcations exhumées, au fond plat parfaitement adapté aux activités fluviales. Robustes, ces chalands gallo-romains pourraient avoir transporté d’importantes cargaisons. Pour Grégoire Ayala, ingénieur de recherche à l’INRAP, « ces embarcations de fort tonnage témoignent de l’arrivée, à Lugdunum, d’importants chargements qui apportent la preuve des relations commerciales que la ville a entretenues avec le monde romain ».

Sous Louis XIV, le port était également occupé

Quelques mois plus tôt, l’épave d’un bateau de la fin XVIIe ou du début XVIIIe siècle avait également été retrouvée. Probablement utilisée pour charrier les pierres depuis les carrières de Couzon au Mont d’Or – d’où son nom de “Couzonnaire”, cette épave est pour l’instant unique à Lyon. Malgré les 15 siècles qui séparent la fabrication des embarcations, les chercheurs mettent en évidence que la ligne générale des bateaux est similaire. Seules changent des éléments techniques de fabrication, comme le calfatage, c’est-à-dire l’étanchéité, assurée par du tissu pour les plus anciennes alors qu’il est en mousse sur la plus récente. Au total, ce sont 16 embarcations qui seront retrouvées sous le site du parking Saint-Georges. Outre les six de l’époque gallo-romaine et celle du XVIIIe siècle, deux datent du Moyen- ge et sept du XVIe siècle.

De la découverte à la conservation : de longues et complexes étapes

Mais que faire de ces trésors ? Si, jusque-là, les épaves ont été si bien conservées, c’est qu’elles étaient à l’abri de la lumière et de l’air. Une fois exhumées, elles sont particulièrement fragiles. Les protéger, les restaurer puis les conserver sont des défis ! Ils ont été confiés à L’Atelier de recherche et de conservation nucléart (ARC-Nucléart) de Grenoble. Les épaves ont d’abord été stockées, immergées dans un lac de la région. Après 10 ans passés sous l’eau, le chaland gallo-romain a été acheminé à Grenoble pour y recevoir un long traitement de conservation-restauration de plusieurs années. Il a ensuite été monté sur un support pour permettre son exposition au musée gallo-romain de Fourvière. Quant à la Couzonnaire, elle a également été restaurée et est désormais visible au parking de la Fosse aux Ours.

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