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N° 26/30 | Voir rouge pour dévoiler l’univers invisible

Le 17 novembre 1995, le satellite ISO (Infrared Space Observatory) de l’Agence spatiale européenne (ESA) était lancé dans l’espace par Ariane 4. Cet observatoire spatial a ouvert de nouveaux horizons aux astronomes, en produisant les premières images du ciel en infrarouge thermique. Il a ainsi fait apparaître des pans entiers de l’espace jusqu’alors invisibles et révélé nombre d’étoiles, nuages et galaxies. Une avancée spectaculaire, rendue possible grâce à la mise au point de détecteurs infrarouges par le Laboratoire Infrarouge du Laboratoire d’Electronique et de Technologie de l’Informatique (LETI/LIR) du CEA de Grenoble (CENG) utilisés par les Observatoires de Lyon et de Grenoble.

Les galaxies voient rouge

Les années 1990 ont marqué le début d’une ère de découvertes des galaxies à des longueurs d’onde encore inexplorées, celles de l’infrarouge, plus longues (entre 0,75 et 300 micromètres) que celles visibles par l’œil humain. La lumière infrarouge permet non seulement de dévoiler les étoiles masquées par la poussière interstellaire mais aussi d’observer l’Univers lointain car l’expansion engendrée par le Big Bang a décalé les rayonnements émis par les galaxies les plus lointaines vers le rouge.

De la défense militaire à la connaissance de l’univers

L’astronomie infrarouge a pris son essor à la suite du développement de détecteurs bidimensionnels infrarouges à visée militaire. Appliqués à l’astronomie, ces instruments ont immédiatement permis de réaliser des progrès énormes dans l’étude des galaxies, de combler les vides entre les étoiles et d’élargir les limites de l’exploration de l’Univers, comme l’a vécu l’astrophysicienne Isabelle Vauglin, du Centre de Recherche Astrophysique de Lyon de l’Observatoire de Lyon : « L’exploitation de ces caméras haute technologie nous a permis d’étudier la richesse du milieu interstellaire, de cartographier la totalité du ciel austral et d’en tirer de précieuses informations sur les galaxies. »

Tout à inventer

Au départ, les performances étaient limitées, avec des détecteurs au format réduit. Tout était encore à inventer et le passage de détecteurs monopixels à des mosaïques de détecteurs a par exemple accéléré la prise des images. À l’aube des années 1990, la France possède une solide avance technologique. Les chercheurs des Observatoires de Lyon et de Grenoble expérimentent ce type de détecteurs mis au point par le LETI/LIR et en équipent la caméra.

Pour aller plus loin : L’Observatoire spatial infrarouge ISO raconté par l’astrophysicien Jean-pierre Luminet

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