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N° 25/30 | Loin de Babylone, un jardin suspendu à 2 100 mètres d’altitude

Planté par Nabuchodonosor II pour rappeler à son épouse la verdure des montagnes de son pays natal, les jardins suspendus de Babylone sont considérés comme l’une des sept merveilles du monde. Bien plus au nord, niché à plus de 2 000 mètres d’altitude, le jardin du Lautaret recèle lui aussi des merveilles du monde entier.

Un jardin centenaire

Le 19ᵉ siècle voit fleurir les jardins botaniques. En 1896, la Faculté des Sciences de Grenoble obtient du ministère des Travaux publics la concession d’un terrain perché à 2 050 m d’altitude, localisé à proximité de l’hospice impérial du col du Lautaret, dans les Alpes. Elle souhaite y implanter un jardin, enthousiasmée par la situation exceptionnelle du lieu, célèbre pour la diversité de sa flore naturelle, qui concentre 1 500 espèces, soit près du tiers de la flore française. Sous la houlette du botaniste Jean-Paul Lachmann et grâce à l’engagement d’Alexandre Bonnabel, hôtelier au col, mais aussi commis des Ponts et Chaussées, le jardin est aménagé et ouvre ses portes en 1899. Menacé en 1913 par la création d’une route qui traverse le terrain, le jardin semble perdu, lorsque le Touring Club de France vient à sa rescousse en offrant d’importants moyens. Il est alors déplacé, gagnant au passage 50 m d’altitude et plusieurs milliers de m² de superficie !

Une richesse insoupçonnée pour l’étude de la flore de montagne

Difficile, quand on franchit le col du Lautaret, de soupçonner la richesse de ce jardin. Il regroupe aujourd’hui plus de 2 300 espèces de plantes originaires des Alpes, mais aussi de la plupart des montagnes du monde. Ces collections jouent un rôle conservatoire, mais aussi scientifique. Car le jardin est désormais une unité mixte de services de l’université Grenoble Alpes et du CNRS (UMS 3370 Station alpine Joseph Fourier), où sont conduites des recherches sur la physiologie métabolique des plantes, le fonctionnement des écosystèmes, la biologie évolutive, la chimie, la géologie et la physique de l’environnement, mais aussi les sciences humaines et sociales, comme l’ethnobiologie. La station alpine fait également partie de l’infrastructure AnaEE-France (Analyse et Expérimentation sur les Écosystèmes), financée dans le cadre des Investissements d’Avenir, qui s’intéresse à la dynamique et à la sensibilité des écosystèmes face aux changements climatiques.

Visiter le jardin ? C’est possible !

Les chercheurs sont partageurs ! Outre les missions de conservation et de recherche, le jardin poursuit une mission de formation et de vulgarisation auprès du grand public. Le site est ainsi ouvert aux visiteurs de cet exceptionnel musée à ciel ouvert.

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