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N° 21/30 | Nos volcans ont tellement de panache, qu’on les suit à la trace

Lors d’une éruption explosive d’un volcan, des particules fines notamment de roches (<2 mm) sont pulvérisées et éjectées dans l’atmosphère : ce sont des cendres volcaniques. Avec des gaz, elles forment des panaches dont la surveillance du déplacement dans l’atmosphère est cruciale, notamment pour les avions.

Les cendres volcaniques, un risque pour l’activité humaine

L’activité volcanique peut représenter un risque important pour l’homme. On a tous en tête les images de coulées de lave ou de lahar (mélange de boues et de cendres) engloutissant implacablement tout sur leur chemin. En 1985, en Colombie, l’éruption du Nevado del Ruiz a fait entre 21 000 et 25 000 victimes. Outre ces risques pour les habitants, les éruptions volcaniques entraînent des répercussions plus lointaines. Les éjectas peuvent en effet monter jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres de hauteur puis, au gré des vents, se déplacer sur une très longue distance. Plus fines sont les particules, plus longtemps elles demeurent dans l’atmosphère, impactant la météo, les cultures, la qualité de l’air… Mais le risque le plus important concerne l’aviation. Les radars des avions détectent très mal ces cendres abrasives qui peuvent réduire à néant la visibilité et endommager les moteurs. En effet, à 1 400 °C, température qu’atteignent les turbines en fonctionnement, les cristaux de silicate fondent et s’agglomèrent sur les pièces métalliques où elles forment une fine couche de verre.

Suivre les panaches en direct pour prévenir les risques

Pour prévenir les risques, une veille volcanique internationale des routes aériennes a été mise en place par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). Sa mission ? Repérer et suivre les panaches de cendres présents dans l’atmosphère pour prévenir les avions de leur position. Cette veille repose sur neuf centres d’avis en cendres volcaniques (VAAC), dont celui de Toulouse, couvrant une grande partie de l’Europe et de l’Asie et la totalité de l’Afrique. Mais la détection et le suivi nécessitent de disposer d’équipements d’observation de pointe et d’une grande expertise. C’est un des rôles du Laboratoire magmas et volcans (LMV) de l’Observatoire de physique du globe de Clermont-Ferrand. Avec une quarantaine de membres, l’équipe du LMV est l’une des plus importantes au monde en volcanologie. Elle a notamment développé des techniques pour le suivi, par satellites, en temps quasi réel des panaches volcaniques. Celles-ci complètent le panel d’instruments de mesures fixés au sol ou aéroportées conçus par la même équipe (Thermavolc, HotVolc, Voldorad, …). Avec les expérimentations en laboratoire, ces données servent également à modéliser la formation et le déplacement des panaches pour mieux les comprendre. Preuve de la qualité des instruments, la plateforme des radars Doppler volcanologiques de Voldorad a été labellisée en 2021 comme composante du Service national des observations en volcanologie (SNOV).

Pour en savoir plus : Accéder à la carte des données de HotVolc

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